Célébrant plus de 400 ans d’histoire
Âgée de plus de 200 ans et enracinée dans une histoire de 400 ans, l’auberge Bailey House est l’un des premiers bâtiments du Canada et repose sur le domaine des seigneurs de Port-Royal.
1600s : La plus ancienne seigneurie du Canada
Le bassin d’Annapolis est le berceau des Mi’kmaq depuis des millénaires. En 1605, une expédition française établit un poste à Port-Royal, sur le site de l’actuelle ville historique d’Annapolis Royal. Par la suite, les colons européens fondèrent Jamestown en 1607, Québec en 1608, puis Plymouth en 1620.
Une grande partie des détails du premier chapitre principale de la Bailey House s’est perdue dans les brumes de l’histoire., cependant nous croyons ça pourrait ressembler a ceci...
1604 à 1610 – Les débuts de l'étasblissement en Acadie
La seigneurie de Port-Royal fut créée en 1604 pour le baron Jean De Biencourt De Poutrincourt (1557-1615). Il s'agit du plus ancien titre féodal en Amérique du Nord, confirmé par le roi Henri IV de France en février 1606. En août de la même annéesous la direction de Louis Hébert, la seigneurie fut ensemencée de blé, de seigle, de chanvre et d’autres cultures.De nombreuses sources témoignent d’une coexistence pacifique entre les colons français et la Première Nation mi’kmaq. En 1610, Poutrincourt attribua officiellement des terres settlement à 23 personnes pour y fonder des établissements.
1610 à 1703 – Manoir seigneurial de Port-Royal
En 1614, la seigneurie fut transmise au fils de Jean de Poutrincourt, Charles De Biencourt (1591-1623). À la mort de ce dernier, en 1623, elle fut revendiquée par son cousin, Sir Charles De La Tour (1593–1666). Arrivé en Acadie en 1610, Charles de La Tour occupa le poste de gouverneur de 1631 à 1644, puis de nouveau de 1653 à 1654.
Bien que l’on sache qu’en 1686, le domaine seigneurial se trouvait à l’emplacement actuel de l’auberge Bailey House, la date précise à laquelle ce site est devenu le lieu du manoir seigneurial demeure un mystère. Il est fort probable que la propriété de la Bailey House, ainsi que le voisinage immédiat, aient toujours été destinés à être réservés au seigneur. Toutefois, aucune preuve directe ne permet de le confirmer.
Il est possible que le père de Charles de La Tour, Sir Claude De La Tour (1570–1636), ait vécu ici en 1629, lors de son arrivée avec l’expédition écossaise. En 1630, il est mentionné comme résidant à Port-Royal avec son épouse, une ancienne dame d’honneur de la reine Henriette-Marie d’Angleterre et d’Écosse. Toutefois, le premier résident aurait aussi pu être son fils, Sir Charles de La Tour, revenu à Port-Royal en 1657 après avoir été libéré de captivité par les Anglais. Sa libération ne fut obtenue qu’à la suite d’une requête personnelle adressée directement au Lord Protecteur Oliver Cromwell.
Par ailleurs, l’emplacement exact du mystérieux manoir de Port-Royal demeure incertain — mais nous croyons qu’il se trouvait autrefois dans le jardin de la Bailey House ou à quelques mètres à peine. Par hasard, dans les années 1980, un sol en dalles de pierre a été mis au jour quelques mètres au sud du stationnement actuel, laissant supposer la présence d’un bâtiment de haut statut à cet endroit. Aucune fouille archéologique formelle n’a encore été réalisée, de sorte que la question reste sans réponse. Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’en 1686, la fille de Charles de La Tour, Dame Marie de Saint-Étienne De La Tour de Belleisle (1654–1739), et son mari, Sieur Alexandre Le Borgne de Belleisle (1640–1693), seigneur de Port-Royal, habitaient ici, au manoir. Sieur Alexandre fut également gouverneur de l’Acadie de 1667 à 1670.
Grâce aux seigneuries de Port-Royal et des Mines, Dame Marie et le sieur Alexandre étaient propriétaires de toute la vallée d’Annapolis — jusqu’à Grand-Pré. On suppose que le manoir d’origine fut détruit vers 1690, durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688–1697), un conflit qui fut particulièrement dévastateur pour Port-Royal.
1703 à 1713 – Les dernières années de la Nouvelle-France


Début des années 1700 : Choc des empires
Dans le cadre du traité d'Utrecht signé en 1713, la Nouvelle-Écosse péninsulaire devint un territoire britannique. La capitale acadienne de Port-Royal fut alors rebaptisée Annapolis Royal, en l’honneur de la reine Anne. La vie des habitants acadiens devint incertaine et marquée par l’instabilité. Bien que Jean-François Flan ait quitté Port-Royal à cette époque, il conserva la propriété jusqu’en 1733, année où il la vendit à Samuel Douglas (v.1680–1743). Douglas était un commerçant influent qui possédait plusieurs propriétés dans la basse ville. Il fut marié trois fois, la première à Bathiah Douglas, dont la pierre tombale, située dans le cimetière militaire (Garrison Graveyard) , est la plus ancienne au Canada. L’épitaphe gravée y est la suivante :

Fin des années 1700 : L’arrivée des Loyalistes
Depuis quelques décennies, on avance que la Bailey House aurait été construite vers 1770, bien qu’aucune preuve directe ne vienne pour l’instant étayer cette affirmation. Peu importe l’année exacte, nous croyons qu’elle réutilise en partie les fondations de l’ancien entrepôt de la seigneurie de Port-Royal, datant d’environ 1700. Selon la tradition locale, le bâtisseur aurait été John Easson (1715–1790) , un homme ayant mené une vie remarquable : sa première maison fut incendiée pendant la guerre de la Conquête (1754–1763), il fut enlevé par Beausoleil Broussard et il aurait même été témoin du Boston Tea Party.
La propriété fut attaquée à deux reprises durant la Révolution américaine. La première incursion, survenue le 2 octobre 1778, fut repoussée. Toutefois, le 29 août 1781, des pirates américains réussirent leur raid.
Lors du raid de 1781, les pirates pillèrent toute la ville, emportant des couverts en argent, de la nourriture, des meubles, de la literie, des vêtements — et même les fenêtres de l’église. La ville était pratiquement sans défense, puisque la garnison britannique, habituellement stationnée au fort Anne, avait été déployée à Charlestown, en Caroline du Sud, pour soutenir le général Cornwallis. Au printemps 1782, la panique reprit lorsque la rumeur se répandit qu’un navire américain se trouvait dans le bassin d’Annapolis et se dirigeait vers la ville. Heureusement, le navire fut intercepté à Goat Island, et les Américains prirent la fuite en se réfugiant dans les bois.
La crainte de nouvelles attaques américaines à Annapolis Royal demeura bien réelle jusqu’à la fin de la Révolution américaine, en 1783. Cette même année, Joseph Totten (1723–1788), Susannah Totten (née Tavau) (1730–1811) et leur famille arrivèrent à Annapolis Royal et achetèrent la Bailey House. Quatre esclaves faisaient partie de leur ménage. Joseph et Susannah étaient des loyalistes évacués de la ville de New York. Joseph Joseph établit un chantier naval, likely on the probablement sur le quai adjacent à la Bailey House. Heureusement, Annapolis Royal et la famille Totten furent épargnés par les violences pendant la guerre de 1812.
L’un des événements les plus marquants pour la famille Totten fut l’accueil de Son Altesse Royale le prince Edward du Royaume-Uni vers 1794. Père de la reine Victoria et éponyme de la province de l’Île-du-Prince-Édouard, le prince séjourna en Amérique du Nord britannique pendant plusieurs années. On lui attribue d’ailleurs l’usage du terme « Canadiens » pour désigner, pour la première fois, l’ensemble des habitants de ce qui constitue aujourd’hui le Canada. Canadians.
En 1816, la propriété sur laquelle se trouve aujourd’hui la Bailey House fut achetée par James Robertson. Il est fort probable qu’il ait été l’un des principaux investisseurs de la Matilda , l’un des navires corsaires les plus rentables de la guerre de 1812. À en juger par les matériaux et l’architecture du bâtiment, il est plausible que ce soit lui qui ait fait construire notre auberge vers 1817.

Années 1800 : L’arrivée des aristocrates
Au début et au milieu des années 1800, la Bailey House semble avoir été la résidence privilégiée de la haute société canadienne — qu’il s’agisse de gens d’affaires de passage à Annapolis Royal ou de voyageurs en route vers d’autres régions du Canada. Les plus hauts fonctionnaires de la Nouvelle-Écosse y figurent d’ailleurs parmi les invités réguliers.
Entre 1832 et 1835, Elizabeth Bailey (née Ward) (1787–1882) ouvrit la Bailey House en tant que « pension aristocratique », qu’elle acheta officiellement en 1837. En 1822, elle avait épousé Thomas Bailey (1786–1824), mais se retrouva rapidement veuve avec trois filles à charge. Le nom « Bailey House » vient d’elle, puisqu’elle dirigeait l’auberge sous son nom de femme mariée. Elle était souvent appelée « Marm », un surnom qui, selon la tradition, lui aurait été donné par l’auteur canadien à succès Thomas Chandler Haliburton (1796–1865), invité régulier de la maison. Son mari, Thomas Bailey, mena une vie haute en couleur, allant jusqu’à être blessé lors d’un duel au pistolet en 1815. Il était le fils du révérend Jacob Bailey (1731-1808).
Sous la direction d’Elizabeth, la Bailey House occupait une position centrale dans le réseau de transport du Canada. Dès 1833, le Maid of the Mist — premier bateau à vapeur sur la côte atlantique du pays — accostait aux quais situés juste en face de la Bailey House, assurant la liaison avec Saint John. La célèbre Rose Fortune aidait les voyageurs avec leurs bagages à leur arrivée et à leur départ de l’auberge. La cuisine d’Elizabeth était légendaire, et l’on peut même retrouver l’une de ses recettes sur le site de Parcs Canada. website.
Aucun registre des invités de cette époque n’a été conservé, mais grâce à des sources secondaires, il est possible de reconstituer partiellement une liste de visiteurs prestigieux :
Lord William Campbell (1730–1778) – Dernier gouverneur royal de la Caroline du Sud
Thomas Chandler Haliburton (1796–1865) – Premier auteur canadien à succès
George Phipps (1819–1890) et Laura Phipps (1844–1885), 2ᵉ marquis et marquise de Normanby – Gouverneur et première dame de la Nouvelle-Écosse
John Spencer (1835–1910), 5ᵉ comte Spencer – Lord lieutenant d’Irlande
John Campbell (1845–1914), 9ᵉ duc d’Argyll – Gouverneur général du Canada

Années 1900 : Renaissance
En 1910, la maison fut léguée à l’église Saint Luke par la dernière fille survivante d’Elizabeth, Sarah Bailey (1825–1910). Elle fut ensuite exploitée pendant plusieurs décennies comme immeuble à logements, une période durant laquelle son état se dégrada. Vers 1920, le rez-de-chaussée en pierre de la Bailey House fut partiellement enseveli lorsque la ville suréleva la rue Saint George d’environ un mètre. Un effort de restauration fut entrepris dans les années 1940 par la propriétaire de l’époque, Suzanne Halliburton (1879–1961), afin de redonner à la Bailey House sa splendeur d’antan.
La maison fut finalement acquise en 1962 par Ruth Eisenhauer (1909–1997), historienne locale, qui y vécut jusqu’à sa mort. Elle reste vivement présente dans la mémoire collective pour avoir possédé la seule Rolls-Royce de la ville. À son décès, la maison et son contenu furent offerts au Musée de la Nouvelle-Écosse. Toutefois, le musée refusa le don.
Peu de temps après, la Bailey House rouvrit ses portes en tant qu’auberge. Nous avons l’honneur d’en être les troisièmes propriétaires dans cette nouvelle incarnation. Mais cet honneur s’accompagne d’une grande responsabilité. L’entretien d’une maison privée vieille de 250 ans, emblème de l’histoire nord-américaine, est un engagement de taille. Notre mission est de veiller à ce que la Bailey House, ainsi que son histoire exceptionnelle, soient préservées pour les générations futures.

La Bailey House à travers les cartes
Port-Royal en 1686
Futures rues Prince William et Saint George inférieure
En 1686, Port-Royal comptait déjà plus de 80 ans d’histoire. Selon cette carte, la Bailey House se trouve en bordure du terrain appartenant à l’ancien gouverneur de l’Acadie, le sieur Le Borgne (1640–1693), et à son épouse Marie Saint Étienne de La Tour (1654–1739). Leur maison se serait située à l’arrière de notre jardin actuel. Le rectangle rouge foncé indique l’emplacement approximatif de la Bailey House.
À cette époque, la rue Prince William, alors appelée « rue Dauphin », était l’artère principale de Port-Royal.

Annapolis Royal en 1753
Rue Saint George inférieure
En 1753, la Bailey House n’était pas encore construite, mais le lot sur lequel elle se trouve aujourd’hui était clairement établi. Le rectangle rouge foncé indique l’emplacementpproximate approximatif de de la Bailey House. Nous présumons que la propriétaire à cette époque était Marie-Madeleine Winniett (1718–1793), issue d’une éminente famille acadienne. Son mari, le capitaine Edward Howe, membre du Conseil de la Nouvelle-Écosse, fut tué près du fort Beauséjour en 1750 lors d’une mission diplomatique. Sa mort pourrait être l’un des premiers assassinats politiques liés aux institutions qui formeraient un jour le Canada.

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